Nettie Stevens (1861-1912) © Wikipédia

En 1933, Thomas Hunt Morgan, un généticien de renom, obtient le prix Nobel de médecine pour ses travaux sur le chromosome et l’hérédité. Sauf qu’en réalité, c’est Nettie Stevens, dont il était le directeur de thèse, qui a découvert dès 1905 que le sexe de l’enfant était déterminé par les chromosomes. Plus précisément, cette pionnière de la génétique a identifié le rôle des chromosomes X et Y. Mais la conséquente contribution scientifique de cette généticienne américaine a longtemps été passée sous silence.

Fille de charpentier, cette élève brillante se destine d’abord au métier d’enseignante. Mais à l’âge de 35 ans, elle décide de reprendre ses études et entame un cursus universitaire de biologie. Elle se spécialise dans l’étude des cellules. C’est en étudiant une espèce de coléoptère qu’elle comprend que la détermination du sexe dépend de la présence ou de l’absence du chromosome Y.

Mais ses conclusions vont à l’encontre de la pensée en vigueur à l’époque: les scientifiques estimaient alors que le sexe était déterminé par la mère ainsi que par des facteurs environnementaux, précise Sciences et avenir. Il faudra des années pour que X et Y soient reconnus et admis.

Au même moment, un autre chercheur parvient à des conclusions similaires que celles de Nettie Stevens, indique Nature. Elle meurt sept ans plus tard d’un cancer du sein, sans la reconnaissance de la communauté scientifique qui lui sera finalement accordée des décennies plus tard. En dix ans de carrière universitaire, elle a publié une quarantaine d’articles, rapporte The Independent.

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Ces 6 découvertes scientifiques que des femmes se sont fait voler par des hommes, BFMTV, 11 février 2018