Une étude scientifique ayant comparé l’ADN de 2 000 Britanniques (Angleterre, Pays de Galles, Ecosse, Irlande du Nord) à l’ADN de 6 000 Européens, a permis de déterminer 17 « clans » génétiques différents en Grande-Bretagne, dans lesquels l’ADN français et allemand sont largement présents.

Carte représentant les 17 clans différents présents dans le Royaume uni. © Dailymail

L’origine ethnique des Britanniques

La Grande Bretagne a fait l’objet de nombreuses invasions durant ces derniers millénaires, que ce soit les Romains, les Anglo-Saxons, les Vikings, les Normands… Aussi, dans cette étude, les scientifiques pensaient retrouver des traces génétiques de ces différentes occupations.

Alors que les Romains ont occupé l’île durant 4 siècles, il y a peu de traces génétiques de leur présence dans la population actuelle. De même pour les Vikings, connus pour leurs pillages et leurs viols, l’ADN danois de leurs descendants est peu présent. Les envahisseurs Anglo-Saxons arrivés il y a 1 600 ans ont transmis leur ADN à environ 20 % des Anglais.

L’ADN des Britanniques recèle celui de migrants venant de l’actuelle Allemagne, ainsi que de l’ADN français, d’arrivants précédents les conquérants Normands. De l’ADN provient des Bretons, qui arrivèrent après le dernier âge de glace. Un mystérieux groupe de migrants s’installèrent avant que les Romains n’envahissent l’île.

Parmi les autres pays ayant contribué génétiquement à la population britannique, on retrouve la Belgique, le Danemark et l’Espagne.

Diagramme représentant le pourcentage d’origine européenne présent dans chacun des 17 clans génétiques du Royaume Uni © Dailymail

L’étude de l’Université d’Oxford qui a examiné les personnes dont les grand-parents étaient nés dans une région géographique proche et avaient des origines européennes blanches, a révélé que les britanniques caucasiens pouvaient être répertoriés en 17 groupes génétiques distincts.

Étonnamment, beaucoup de ces « clans » génétiques modernes se trouvent dans les mêmes parties du pays que les tribus et les royaumes du 6e siècle — suggérant peu de changements en Grande Bretagne durant quasiment 1 500 ans. Les habitants des Orcades (Orkney), archipel de 67 îles au nord de l’Ecosse, sont les plus différents, résultat de 600 ans d’occupation norvégienne.

Les Gallois sont aussi ceux avec le plus d’ADN différent, des premiers habitants « modernes » pourraient se réclamer comme les « vrais » Britanniques. Mais même parmi les Gallois, deux tribus distinctes coexistent. Les Gallois du nord et du sud sont plus différents génétiquement que les Ecossais avec les habitants du Kent.

Des différences notables sont notées entre les habitants des Cornouailles et du Devon, alors que les habitants du Yorkshire de l’Ouest et du comté de Cumbria ont leur propre héritage génétique.

Les Gallois sont les « vrais » Britanniques

Les scientifiques ont pu retracer l’ADN des Gallois jusqu’aux premières tribus s’étant établies dans les îles britanniques après le dernier âge de glace, il y a environ 10 000 ans. Du fait de leur position à l’ouest de l’île et les paysages montagneux, peu d’envahisseurs comme les Anglo-Saxons, les Romains et les Vikings se sont aventurés dans ces terres galloises. L’ADN des habitants n’a donc pas expérimenté l’afflux de gènes « étrangers » comme dans le reste de l’île.

L’étude a aussi révélé qu’il n’y a pas un unique groupe génétique « celtique ». Les Gallois, les Ecossais, les Irlandais du Nord et les Cornouaillais se révèlent être les plus différents génétiquement du reste du pays. Ainsi, les habitants des Cornouailles sont plus génétiquement similaires aux autres groupes anglais qu’aux Gallois ou aux Ecossais.

La frontière génétique de l’Ouest de la Grande Bretagne

Ils se considèrent davantage comme des rivaux que comme des voisins, et la carte génétique explique pourquoi. Car cette carte a révélé que les habitants des Cornouailles et du Devon sont de groupes distincts.

De façon étonnante, la diversité de leur ADN colle parfaitement à la frontière actuelle géographique — ceux avec les gènes des Cornouailles vivent d’un côté du Tamar et ceux avec les gènes du Devon de l’autre côté du fleuve. Les Cornouaillais ont moins de gènes communs avec le reste du Royaume Uni.

Sir Walter Bodmer, chercheur de l’Université d’Oxford, explique que cette différence pourrait probablement s’expliquer par les fait que les anglo-saxons ont pris plus de temps pour atteindre la péninsule isolée des Cornouailles, contribuant ainsi moins génétiquement dans la population que dans le Devon.

Il se pourrait aussi que des barrières politiques et culturelles aient interdit d’aller vers le Devon. Les habitants des Cornouailles souhaitaient davantage rester entre eux.

Les Vikings ont laissé peu d’enfants

Les Vikings ont une féroce réputation de viols et pillages tout le long de des îles britanniques. Mais il semblerait qu’ils n’aient pas été aussi fou de sexe que nous le croyions.

L’analyse de centaines d’échantillons d’ADN du Royaume Uni, d’Europe continentale et de Scandinavie a révélé un déficit surprenant de gènes vikings en Angleterre, en dépit du fait que les Vikings ont occupé le pays.

Même dans les Orcades (Orkney) ayant fait partie de la Norvège de 875 à 1472, les Vikings n’ont contribué qu’à 25 % de l’actuel patrimoine génétique.

Cela semble signifier que les Vikings se mélangeaient très peu avec la population indigène qu’ils avaient initialement terrorisé puis conquis.

Les Vikings de Norvège, Suède et Danemark ont mené de vastes expéditions et occupations dans de larges territoires s’étendant en Europe du Nord et Europe centrale entre le 8e et la fin du 11e siècle.

Les Vikings danois en particulier se sont installés dans de vastes territoires d’Angleterre, s’installant notamment dans une région s’étendant de l’Essex au Comté de Duram qui était gouverné par la loi des Danois.

Ces trouvailles semblent confirmer des recherches de l’Université d’Oslo suggérant que les Vikings étaient plus orientés « famille » qu’intéressés par les femmes britanniques conquises.

Plutôt que des raids d’hommes chargés de testostérone, les chercheurs ont trouvé qu’un nombre important de femmes et probablement de familles entières ont voyagé sur les navires.

L’ADN extrait de 45 squelettes vikings démontre que les femmes jouaient un rôle entier dans l’occupation du Royaume Uni.

Pourquoi cette diversité génétique en Grande Bretagne ?

Cette étude, initialement publié dans le journal Nature, n’a trouvé aucune trace génétique perdurant des romains ou des vikings danois. Quoiqu’il en soit, cela ne révèle pas un manque de virilité, mais simplement qu’ils n’étaient pas présent de façon numérique suffisante pour avoir suffisamment d’enfants transmettant leurs gènes jusqu’à nos jours.

Carte des 17 clans génétiques différents présents parmi les britanniques © Dailymail

Sir Walter Bodmer explique : « Vous pouvez avoir un petit groupe de personnes qui peuvent dominer un pays dans lequel ils se sont établis, mais il ne sont pas suffisamment nombreux, peu importe le nombre de mariages mixtes, pour avoir suffisamment d’influence détectable génétiquement. A cette époque, la population britannique était peut-être environ d’un million de personnes, donc un nombre effarant de personnes auraient du s’installer pour avoir un impact génétique. »

 Son collègue le professeur Peter Donnelly ajoute : « La génétique nous raconte l’histoire de ce qui arrive aux « masses ». Il y avait déjà un large nombre de personnes dans ces régions d’Angleterre à l’époque où les Vikings danois sont arrivés pour avoir un impact substantiel génétique. Il y aurait fallu un très grand nombre de ces Vikings laissant leur ADN pour suffisamment de générations. Le fait que nous ne retrouvions pas de trace est davantage du à un facteur numérique qu’à un manque d’attirance des Scandinaves avec les Anglaises.  »
D’autres expliquent que les danois peuvent avoir sembler plus attrayants aux femmes locales car leur habitude de se laver tous les jours signifiait qu’ils étaient considérés comme plus propres.
Vous pouvez avoir un impact culturel important de peu de personnes, relativement parlant. Ainsi en est-il aussi des soldats romains, provenant de différents pays et pas uniquement d’Italie.
Il n’y a pas de trace d’une signature génétique mais il y a une preuve de ce que les Romains ont accompli.
Le docteur Michael Dunn, du Wellcome Trust, qui a financé cette étude explique : « Ces chercheurs ont pu utiliser les techniques de génétique pour fournir des réponses à cette vieille interrogation — d’où venons-nous. En dehors de ces notions fascinantes dans notre histoire, ces informations pourraient s’avérer très utiles d’un point de vue de la santé. Retracer une carte génétique des populations à cette échelle peut nous aider dans le futur à faire de meilleures études génétiques pour étudier les maladies. »
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[tabgroup title= »Tests de généalogie génétique » style= »tabs »]

[tab title= »Analyse mitochondriale »]

3 tests disponibles.

L’analyse des mitochondries permet de retrouver :

  • le plus ancien ancêtre commun uniquement du côté maternel (mère de la mère de la mère…)
  • les cousins génétiques de cette lignée matrilinéaire

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[tab title= »Test autosomal »]

1 test disponible.

L’analyse des 22 paires de chromosomes autosomes et du chromosome X (2 pour la femme et 1 pour l’homme) permet de dévouvrir :

  • vos origines ethniques
  • vos cousins génétiques

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[tab title= »Chromosome Y »]

Plusieurs tests disponibles selon les laboratoires génétiques.

Uniquement pour les hommes.

L’analyse du chromosome Y permet de retrouver :

  • le plus ancien ancêtre commun uniquement du côté paternel (père du père du père…)
  • des cousins génétiques de cette lignée patrilinéaire

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