André, son père, né en 1919, gardait le silence sur ce père, soldat américain de la Première Guerre Mondiale qui ne le reconnut pas. Jean-Claude, son fils, entama une recherche pour retrouver traces de ce grand-père naturel inconnu. Il est parvenu grâce à un test génétique à identifier le soldat.
Il faut parfois attendre le décès des principaux concernés pour pouvoir lever le voile sur les secrets de famille. Fernande Delanoue, sa grand-mère, décédée en 1985, ne révéla rien sur ce soldat américain dont elle eut un fils, André. Tout juste peut-on deviner que le contexte de la naissance fut difficile. Fernande, âgée de 19 ans, reconnut son fils mais l’abandonna à l’Assistance.
Son fils fut donc l’un de ces nombreux enfants de guerre, enfant né de la relation avec un soldat étranger.
Fernande vivait à Saint-Florent-sur-Cher, où la 39e division américaine stationnait, et notamment l’hôpital de campagne situé à proximité de la maison familiale. Est-ce là, où sur son lieue de travail, que Fernande rencontra son américain ? André garda le silence aussi sur ses origines, presque un tabou familial que Jean-Claude Delanoue, le petit-fils a décidé de briser.
En 2012, avec l’aide d’une cousine passionnée de généalogie, le petit-fils démarra des recherches pour retrouver ce grand-père américain, muni de ses minces informations. En 2015, il se rendit même jusqu’à Washington, aux archives nationales, pour étudier les dossiers militaires des soldats présents dans le régiment en France à ce moment.
Son enquête aboutit en 2018, grâce à un test génétique, et une cousine génétique retrouvée sur le site du laboratoire de généalogie génétique. Son grand-père se nommait Curry Byron Freeman. Originaire de l’Arkansas, où il naquit en 1898, il est décédé en 1984 dans l’Illinois sans s’être jamais marié ni avoir eu d’enfants. Il avait 20 ans lorsqu’il passa par le camp américain de Gièvres et laissa, sans le savoir, une descendance française.