ENFANT DE GUERRE. Suite de la série d’articles sur les raisons pour un généalogiste de faire un test ADN. Un test génétique peut révéler des liens parentaux inattendus, via des cousinages mais aussi des origines ethniques. Ce peut être l’occasion de découvrir un secret de famille dans la généalogie. Un des sujets « tabous » de ces dernières années concerne les enfants de guerre, les enfants nés d’une liaison entre l’occupant étranger, généralement un soldat, et une native du pays occupé.
La guerre peut aussi avoir été parfois l’occasion de liaisons entre les forces étrangères occupantes et la population locale. Parmi les exemples célèbres, la passion d’Arletty pour un soldat allemand, une véritable histoire d’amour qui se poursuivra après la fin de la guerre.
Pour reprendre les informations de Wikipédia : Le nombre d’enfants nés d’un soldat allemand et d’une mère française en France est estimé pour les années 1941 à 1949 d’environ 75 000 à 200 000. Fabrice Virgili, chercheur au CNRS, estime ce chiffre à 100 000 et déclare qu’il s’agissait d’un « phénomène de masse ». Il n’y avait pas seulement les enfants nés de père allemand (soldat, personnel civil, prisonnier de guerre) en France mais aussi ceux d’un père français (prisonnier de guerre, soldat de l’occupation française) en Allemagne ou parfois de mère française travailleuse volontaire en Allemagne.
Nombre de ces femmes furent tondues, bannies ou exilées de leur région, brisant les liens familiaux et partant avec leur « bâtard» sous le bras. La violence de ce mot « bâtard » reflète la dureté de l’époque pour ces enfants et leur mère.
Pour éviter les conséquences de ces liaisons, certains enfants furent abandonnés, d’autres n’eurent jamais connaissance de la liaison de leur mère avec un soldat étranger, et sont demeurés dans l’ignorance de leurs origines.
La mère pouvait être déjà mariée, et avoir eu un enfant illégitime avec un soldat étranger. Des mariages purent avoir lieu par la suite, avec la « reconnaissance-adoption » de l’enfant illégitime par le futur mari, non géniteur de l’enfant. Pour le généalogiste, il aura officiellement un nom sur son arbre, qui ne sera pas le père génétique.
Parmi les guerres les plus récentes, nous avons la seconde guerre mondiale, mais aussi la guerre d’Indochine et la guerre d’Algérie. Ces sujets peuvent encore être sensibles dans la mémoire collective. Et pourtant, les soldats français occupants à l’étranger ont eux-aussi pu avoir des liaisons sur place ayant laissé en héritage des enfants dont ils n’auront peut-être jamais eu connaissance.
Après l’échec de ses recherches généalogiques, Jean-Claude Delanoue a pu identifier son grand-père grâce à un test ADN. Sa grand-mère eut une liaison durant la Première Guerre Mondiale avec ce soldat américain présent en France.
Voici une des explications possible de vos origines ethniques inattendues ou de votre cousinage à l’étranger, si un de vos ancêtres était un de ces enfant de guerre. En interrogeant votre famille, peut-être découvrirez-vous qu’il s’agit d’un secret de famille dont seul vous étiez exclu.