Suite au compte rendu de l’audition au Sénat de la Fédération Française de la Généalogie, des sociétés Filae et Geneanet et de DNA PASS pour la légalisation des tests de généalogie génétique, voici la deuxième partie de l’argumentaire que j’avais préparé.
- Un test de généalogie génétique n’est pas un test génétique médical
- 67 millions de généalogistes en France
- L’identité génétique française
- Le Droit aux origines
- Légalisons les tests de généalogie génétique en France
Tests de généalogie génétique : origines ethniques
Maintenant que la distinction est bien établie avec les tests génétiques médicaux, venons-en enfin à notre sujet, les tests de généalogie génétique.
Et tout d’abord, qui sont les généalogistes ? Combien sont-ils ?
Nous sommes 67 millions de généalogistes en France, ou presque, car certains ne peuvent avoir accès à leur généalogie. Nous sommes tous généalogistes comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, car nous avons accès aux informations d’identité de nos parents, grands-parents, parfois arrière grands-parents. Nous connaissons les histoires familiales transmises sur nos ancêtres. Nous sommes rattachés à des hameaux, des villes, des régions.
Nous sommes généalogistes quand nous pouvons retrouver une similitude de sourire, de formes d’yeux, de couleurs de cheveux une ressemblance en observant nos parents, nos enfants ou des photos de nos aïeuls.
Nous sommes généalogistes quand nos entreprises régionales affichent avec fierté un savoir-faire acquis sur 3, 4, 5 générations et plus.
Nos racines sont une richesse dont nous ne sommes pas toujours conscients, et qui parfois ne nous intéressent pas outre mesure. Mais du moins, nous savons que nous aurons toujours la possibilité à tout moment de mieux connaître nos origines grâce aux archives familiales ou aux archives.
Et si vous, individuellement, n’êtes pas intéressé par cette démarche, vos enfants, vos petits-enfants, ou un membre de votre famille l’aura entrepris ou pourra l’entreprendre.
Connaître ses origines relève d’une démarche identitaire propre à l’homme depuis la prise de conscience de son existence : Qui suis-je ?
Les tests de généalogie génétique, apparus il y a 19 ans aux États-Unis ont apporté une nouvelle dimension à cette recherche. Nous pouvons apprendre intimement, grâce à notre ADN, quelles sont nos origines ethniques, d’où nos ancêtres viennent mais aussi où ils se sont rendus dans le monde, en laissant d’autres descendants, nos cousins génétiques, dans des zones géographiques parfois inattendues.
Près de 36 millions de personnes dans le monde ont effectué un test de généalogie génétique. Le MIT estime que ce chiffre atteindra les 100 millions en 2025. Parmi eux, les français dont l’engouement ne cesse de croître, offrant ces tests génétiques comme cadeau de noël pour tous les membres de la famille, des tests génétiques accessibles au prix de 49 euros lors des promotions, 79 euros hors promotion.
Paléo génétique : l’Histoire de l’espèce humaine revue par la vérité biologique
Pour savoir qui nous sommes, nous explorons l’histoire de l’être humain depuis son apparition sur la Terre.
Le déchiffrage du génome de l’être humain a révolutionné la paléo anthropologie. Nous avons appris que notre ancêtre l’homo sapiens était originaire d’Afrique. Nous avons suivi la carte génétique de ses migrations et de son expansion dans le monde jusqu’à son établissement en Europe grâce à une nouvelle discipline, la paléo génétique.
L’histoire de l’humanité n’est faite que de migrations, pour fuir un climat trop aride, la famine, les guerres, dans l’espoir de trouver une terre plus accueillante.
La première surprise d’un français effectuant un test de généalogie génétique sera de se découvrir des origines italiennes, espagnoles, allemandes, grecques, voire des origines bien plus lointaines comme asiatiques par exemple.
Dans l’imaginaire collectif, nous restons des gaulois. C’est oublier qu’il s’agit d’une pure invention apparue au XIXe siècle afin de créer un sentiment d’appartenance nationale dans une France encore ancrée dans de forts régionalismes. C’est oublier que les gaulois sont un peuple germanique. C’est oublier que la France, carrefour entre ses voisins, a vu ses lignes géographiques varier au cours du temps, l’ADN des populations ne se modifiant pas au rythme des conquêtes ou pertes territoriales.
Mais cette légende nationale perdure, comme la notion de races.
La génétique a rappelé et prouvé que nous français ne sommes pas des descendants des gaulois.
La génétique a rappelé et prouvé que les races n’existent pas.
Être raciste, c’est haïr l’espèce humaine. Être raciste, c’est se haïr soi-même.
Et rien de tel qu’un test de généalogie génétique pour le rappeler.
La création des races répond à une vision idéologique ayant notamment servie à justifier l’esclavage, en inventant des races dites inférieures et des races dites supérieures en se basant sur des différences physiques dont la couleur de peau.
L’analyse génétique a permis de comprendre comment notre couleur de peau s’était adaptée aux nouveaux climats, moins ensoleillés que l’Afrique. Dans un climat moins ensoleillé, pas besoin de protéger la peau des rayons du soleil, le taux de mélanine baisse, la peau s’éclaircit. L’histoire de l’évolution de l’espèce humaine consiste à s’adapter à son environnement constamment.
La généalogie génétique englobe de nombreux sujets à évoquer comme par exemple pouvoir identifier un père naturel inconnu dans sa généalogie. Le test génétique sera quasiment la seule opportunité pour l’identifier. Cela permet d’identifier des branches familiales inconnues, descendant des mêmes ancêtres, dans le monde entier.
Faute de temps, j’axerai ma présentation sur deux aspects fondamentaux : l’identité française et le droit aux origines.
- Un test de généalogie génétique n’est pas un test génétique médical
- 67 millions de généalogistes en France
- L’identité génétique française
- Le Droit aux origines
- Légalisons les tests de généalogie génétique en France
